Père Przemyslaw KREZEL
Paroisse St Pierre et St Paul
en Val d’Azergues
Diocèse de Lyon
Ezékiel est un visionnaire…
23 dimanche du temps ordinaire, année A
(le 10 septembre 2019)
Lectures :
Ez 33,7-9 : Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part
Rm 13,8-10 : Frères ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel.
Mt 18,15-20 : Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute.
Il y a une semaine nous avons assisté aux doutes du prophète Jérémie en efficacité de la Parole du Seigneur.
Et nous avons pu entendre cette magnifique phrase décrivant sa vocation :
Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire…
Également nous avons vu combien cet appel à prophétiser devant le peuple juif pesait à Jérémie, à tel point qu’il voulait même abandonner sa mission…
Nous nous souvenons bien de son cri: Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom…
Mais ce n’est pas pour rien que le prénom Jérémie signifie Dieu élèvera, rehaussera.
D’où le prophète finit par confesser :
Mais c’était en mon cœur comme un feu dévorant, au plus profond de mon être.
Je m’épuisais à le contenir, mais je n’ai pas pu…
Ainsi Jérémie ne pouvait pas aller contre sa vocation et surtout contre la Parole du Seigneur : la Parole brûlante de véracité et de force intérieure.
Aujourd’hui la liturgie dominicale nous invite à poursuivre la connaissance des prophètes en nous donnant un extrait du livre d’Ezékiel.
Un autre prophète, une autre vocation, une autre histoire d’amour entre Dieu et l’homme. Donc aujourd’hui nous allons connaître un peu plus Ezékiel, dont la manière de prophétiser est sans précèdent.
Ezékiel est un visionnaire !
D’ordinaire, les prophètes d’Israël entendent des paroles, mais leurs visions sont rares et simples: un amandier, un chaudron comme chez Jérémie (Jr 1,11 et 13), des sauterelles, une corbeille de fruits chez Amos (Am 7,1 ; 8,1).
Isaïe commente son témoignage inouï – « J’ai vu le Seigneur » – par quelques mots seulement
de description.
Moïse a demandé à voir la Gloire de Dieu (Ex 33,18). Dieu, en réponse, lui a mis la main devantles yeux tandis qu’il passait.
Ézéchiel, c’est différent : il a vu la Gloire de Dieu.
C’était une vision dépassant tellement l’imagination humaine qu’Ézékiel voit plus qu’il ne peut en dire. Il brave des conventions pour décrire en Dieu une entité foisonnante, animée, envahissante. En somme, pour lui décrire la Gloire, c’est décrire Dieu comme un vivant.
Mais Dieu est au-delà de toute vision, et les visions d’Ézéchiel découragent toute description.
Pourtant son expérience mystique si difficile à décrire, détermine concrètement sa vie. Ezékiel à une oeuvre à accomplir : la conversion de son peuple.
Comme Jérémie d’ailleurs qu’il avait certainement écouté à Jérusalem avant sa déportation en 599 avec dix mille juifs sur les bords du fleuve Kebar, dans le Nord de la Mésopotamie.
C’est l’Iraq aujourd’hui.
Ezékiel a donc expérimenté sur lui-même la véracité de la parole de Dieu prononcée par son serviteur Jérémie.
Il a vu, que Dieu cherche à convertir son peuple, mais lui s’il refuse l’inlassable amour divin, il court à sa perte…
Et Ezékiel a vu ses prémices : …la première déportation à la terre de Babylonie.
La première lecture de la liturgie de la Parole nous révèle une des plusieurs rencontres d’Ezékiel avec le Seigneur. Le Seigneur lui parle, l’enseigne, lui donne des consignes précises.
Le prophète, s’il veut rester l’envoyé de l’Eternel, ne peut pas les abréger selon son gré. Sa vocation est irrévocable !
On ne peut pas être prêtre, religieux, croyant un jour, et ne pas l’être un autre. Si Dieu me fait confiance c’est quelque chose de grandiose qui fusionne avec mon « moi »
profond. Et si la Parole de Dieu me touche, je ne peux pas vivre comme auparavant, comme s’il s’est rien passé…
Et Ezékiel le sait bien. Lors de sa vision de la gloire de Dieu, il en est tellement ébloui qu’il tombe la face contre terre… Mais Dieu ne voulait pas parler à l’homme prostré, il a donc dit : Fils d’homme tiens-toi debout, je vais te parler (Ez 2,1). Je t’envoie vers ton peuple … Et Ezékiel ensuite voit un volume roulé, un livre contenant la Parole de Dieu.
Il entend la voix :
Fils d’homme, nourris-toi et rassasie-toi de ce livre que je te donne…
Et Ezékiel le mangeait… Un livre comme nourriture… Que devient la nourriture que nous mangeons ?
Voilà la nourriture devient une partie de l’homme, des cellules de son corps, la force motrice de sa pensée, de sa vie, de ses actions. On ne peut pas vivre sans aliment. Sans nourriture on ne peut ni survivre, ni attendre de l’avenir. La faim prive l’homme des forces, la faim trouble la raison, la faim est une chose inhumaine, cruelle.
L’homme affamé est incapable d’agir, il ne voit pas claire, sa tête tourne… afin qu’il arrive le moment d’une grande impassibilité, faiblesse et… enfin de la mort. On ne peut pas vivre donc sans le vivre…
Il y a une semaine nous avons assisté aux doutes du prophète Jérémie en efficacité de la Parole du Seigneur. Et nous avons pu entendre cette magnifique phrase décrivant sa vocation :
Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire…
Également nous avons vu combien cet appel à prophétiser devant le peuple juif pesait à Jérémie, à tel point qu’il voulait même abandonner sa mission… Nous nous souvenons bien de son cri:
Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom…
Mais ce n’est pas pour rien que le prénom Jérémie signifie Dieu élèvera, rehaussera. D’où le prophète finit par confesser :
Mais c’était en mon cœur comme un feu dévorant, au plus profond de mon être.
Je m’épuisais à le contenir, mais je n’ai pas pu…
Ainsi Jérémie ne pouvait pas aller contre sa vocation et surtout contre la Parole du Seigneur : la Parole brûlante de véracité et de force intérieure.
Aujourd’hui la liturgie dominicale nous invite à poursuivre la connaissance des prophètes en nous donnant un extrait du livre d’Ezékiel.
Un autre prophète, une autre vocation, une autre histoire d’amour entre Dieu et l’homme.
Donc aujourd’hui nous allons connaître un peu plus Ezékiel, dont la manière de prophétiser est sans précèdent.
Ezékiel est un visionnaire !
D’ordinaire, les prophètes d’Israël entendent des paroles, mais leurs visions sont rares et simples: un amandier, un chaudron comme chez Jérémie (Jr 1,11 et 13), des sauterelles,
une corbeille de fruits chez Amos (Am 7,1 ; 8,1). Isaïe commente son témoignage inouï – « J’ai vu le Seigneur » – par quelques mots seulement
de description. Moïse a demandé à voir la Gloire de Dieu (Ex 33,18). Dieu, en réponse, lui a mis la main devant les yeux tandis qu’il passait.
Ézéchiel, c’est différent : il a vu la Gloire de Dieu.
C’était une vision dépassant tellement l’imagination humaine qu’Ézékiel voit plus qu’il ne peut en dire. Il brave des conventions pour décrire en Dieu une entité foisonnante, animée, envahissante. En somme, pour lui décrire la Gloire, c’est décrire Dieu comme un vivant.
Mais Dieu est au-delà de toute vision, et les visions d’Ézéchiel découragent toute description.
Et justement cela est le but de la correction fraternelle : aider les gens à sortir du mal qui peut-être les a engloutit de telle manière qu’ils ne distinguent plus la vérité et la fausseté, le noir et le blanc, l’enseignement du Christ et leur propre avis.
Mes chers amis,
Pendant chaque messe nous goûtons à la Parole du Seigneur.
Nous nous en nourrissons à l’exemple du prophète Ezékiel.
Prions pour que cette Parole se fasse vraiment la nôtre :
Qu’elle soit généreuse, courageuse, fidèle.
Afin que nous devenions comme Ezékiel, dont le nom signifie Dieu donne la force.
Amen.