L’Avent liturgique représente en quelque sorte le porche d’entrée donnant accès à l’année liturgique. Mais il ne livre pas son sens profond aussi facilement ! Pour le saisir, il faut inscrire le temps liturgique de l’Avent dans l’horizon plus large de l’histoire du salut. La liturgie de l’Avent évoque ainsi les temps bibliques durant lesquels se manifeste l’attente du Messie. L’Avent fait donc mémoire. Mais les textes proposés durant cette période visent à préparer son cœur à la venue du Christ. C’est donc un temps d’attente, de préparation. Enfin, durant cette période, les chrétiens sont appelés à prendre conscience des fins ultimes de leur foi. Dans cette perspective, l’Avent vise un accomplissement.
Pour l’avent, l’Église propose aux chrétiens de faire un effort de conversion. Ce n’est pas uniquement la conversion à partir d’un état d’incroyance à un état de croyance. C’est aussi de chercher à faire toujours mieux. Le Christ nous dit de nous préparer, d’ouvrir nos cœurs. Un passage de l’Apocalypse résume bien ce que le Seigneur attend de nous : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ». C’est une attitude de réceptivité, il faut se mettre dans une disposition d’écoute et d’accueil. Les Pères de l’Église ajoutent que plus on ouvre son cœur, plus grande sera notre joie alors… Ouvrons grand nos cœurs !
La prière, la pauvreté et patience doivent devenir nos guides vers Noël.
La prière, d’abord et toujours. En famille et personnellement, il nous faut, pendant ces quatre semaines qui nous séparent de Noël, accorder plus de temps à la prière. C’est possible pour tout le monde : à chacun de voir comment. Demandons à la Sainte Vierge de nous y aider, elle qui a vécu un « Avent » de neuf mois, de l’Annonciation à la Nativité : n’hésitons pas à dire le chapelet, prière par excellence des petits et des pauvres. Méditons les passages de la Parole de Dieu que l’Eglise nous donne d’entendre tout au long de l’Avent. Reprenons, au cours de la prière familiale par exemple, les psaumes qui disent l’attente et l’Espérance du peuple de Dieu.
La pauvreté : il n’y a qu’à regarder la crèche et la simplicité des bergers qui, les premiers, furent invités à rencontrer le Messie, pour comprendre qu’il faut un cœur de pauvre afin de commencer à entrer dans le mystère de Noël. Cela suppose de se libérer de ses richesses : nous en avons tous, à quatre ans comme à cinquante, qui ne valent pas forcément leur pesant d’or, mais qui sont un obstacle entre Dieu et nous. L’Avent est un temps de dépouillement.
La patience : pendant l’Avent, nous sommes invités à méditer la longue attente du Peuple élu qui, pendant des millénaires, a désiré la venue du Messie. L’Ancien Testament nous rappelle que Dieu sait « prendre son temps » et, surtout, qu’Il est infiniment patient et miséricordieux : son peuple (comme chacun de nous) peut lui donner mille raisons de renoncer à son projet d’amour, Dieu ne dit jamais : « A quoi bon ! C’est peine perdue ! » La patience s’apprend chaque jour, quand je sais accueillir paisiblement et joyeusement les obstacles, les retards et les contretemps, quand j’accepte de marcher au pas d’un plus petit, quand j’abandonne entre les mains de Dieu toute angoisse et toute crainte devant l’avenir pour vivre pleinement l’instant présent. Prenons donc le temps de bien préparer Noël ! Père Xavier Skof