Père Przemyslaw KREZEL
Paroisse st Pierre et St Paul
en Val d’Azergues
Diocèse de Lyon
Graver dans la pierre
Homélie pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu
le 1er janvier 2020, année A
Lectures :
Nb 6,22-27 : Le Seigneur parla à Moise…
Ga 4,4-7 : Frères, lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils…
Lc 2, 16-21 : Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur.
Mes frères et sœurs bien aimés, il y a à peine quelques heures, vous avez prononcé des vœux de meilleure année à tous ceux qui vous sont chers ou étaient tout simplement avec vous à minuit pour fêter le nouvel an.
Alors, sans retenue, vous souhaitiez santé, réussite, un bon travail, plus d’argent ou de satisfaction dans les entreprises à venir.
Peut-être aviez-vous été inspirés par les vœux du premier ministre britannique qui, à Noël, avec un ton décontracté mais sincère disait :
C’est un moment spécial où peu importe ce qu’il s’est passé cette année, nous avons l’occasion de fêter ce qui est bon dans le monde, de célébrer les bonnes choses qui arrivent. Les amis, amusez-vous,
essayez de ne pas trop vous disputer avec la belle-famille ou quiconque.
A l’occasion, notons que son discours était prononcé avec pour fond sonore l’Adeste fideles au piano, et débuté par une phrase qui, dans notre pays, aurait provoqué un tollé général et serait vite devenu sujet de polémique.
Dès les premiers mots, Boris Johnson rappelait donc :
Noël est d’abord et avant tout la célébration de la naissance de Jésus Christ.
Si nous étions à la Française des jeux, je vous proposerais de l’argent à parier et vous me répondriez : en effet, quel chef de gouvernement occidental
a osé tenir ce discours récemment ?
D’ailleurs, il a encore ajouté :
Je veux saluer ces chrétiens qui, dans le monde entier, font face aux persécutions : pour eux, Noël sera fêté en privé, en secret, ou peut-être même en prison. En tant que Premier ministre, c’est cela que je veux changer. Nous nous tiendrons partout aux côtés des chrétiens persécutés. Et nous défendrons votre droit à pratiquer votre foi.
Sans doute pouvons-nous dire merci pour ces vœux du premier ministre britannique qui rompent avec les discours habituels de la langue de bois.
Mes frères et sœur bien aimés, ainsi, dans ces temps de Noël et du nouvel an, les vœux se multiplient, abordent des sujets différents mais visent toujours au bonheur car, dans le fond, chacun de nous désire que le monde, le nôtre, soit meilleur et puisse se développer en bien.
Alors, au tout début de cette nouvelle année, je voudrais que vous vous rendiez compte qu’à peine ce dernier minuit passé, vous avez gagné un montant colossal 31 536 000.
Vous êtes de venus riches… sans même vous en apercevoir !
Etonnés !
Ces 31 536 000 sont le nombre de secondes que la Divine Providence vous a offertes en cadeau pour cette année.
Ne les gaspillez pas, ne les laissez pas filer entre vos doigts.
Utilisez-les afin que les vœux que vous avez prononcés à vos proches ou que vous-même vous avez reçus se réalisent à la mesure de vos possibilités et de votre travail sous le regard de Dieu.
Quant à moi, je voudrais vous offrir en cadeau une belle histoire afin qu’elle vous inspire tout au long de l’année dans vos relations avec les autres.
C’est l’histoire de deux amis qui marchaient dans le désert.
A un moment donné, ils se disputèrent et l’un des deux donna une gifle à l’autre. Ce dernier, endolori, écrivit dans le sable :
« Aujourd’hui mon meilleur ami m’a donné une gifle »
Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis où ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre :
« Aujourd’hui, mon meilleur ami m’a sauvé la vie » . . .
Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda :
« Quand je t’ai blessé, tu as écrit sur le sable et maintenant tu as écrit
sur la pierre. Pourquoi ? »
L’autre ami répondit :
« Quand quelqu’un nous blesse, nous devons l’écrire dans le sable, car les vents du pardon peuvent l’effacer. Mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, car aucun vent ne peut l’effacer ».